le Gypaète barbu « Cévennes » et ses pérégrinations jusque dans l’Aude

Dans le cadre du programme européen Life Gypconnect, lancé afin de rétablir un couloir relationnel entre les Pyrénées et le massif alpin dans sa globalité, de jeunes Gypaètes barbus sont réintroduits dans le Massif Central et les Préalpes.

Ces oiseaux sont équipés de balises GPS, émetteurs permettant de suivre leurs trajectoires au cours de leurs premières années, afin de mieux cerner leurs déplacements et les territoires fréquentés.

Retour en images sur la réintroduction de ce vautour.

« Cévennes », un jeune mâle originaire du centre espagnol de reproduction en captivité de Guadalentin, a été relâché en 2019 en Lozère dans les Grands Causses.
Ce printemps 2020, après avoir fréquenté les alentours de son site de réintroduction, « Cévennes » a pris un peu d’aisance en remontant le Massif Central jusqu’au-dessus de Clermont-Ferrand avant de se diriger vers la région Aquitaine et atteindre Bordeaux. Après cet épisode au bord de l’Océan, notre gypaète a ensuite repris son vol vers le Haut-Languedoc, transitant par la Montagne Noire pour atteindre l’Aude. Ce secteur à l’Est des Pyrénées est en effet le passage privilégié par les oiseaux pour rejoindre l’ensemble de la chaîne. La présence de « Cévennes » dans l’Aude est une belle illustration d’un des principaux objectifs de ce programme : reconnecter les populations des différents massifs montagneux.

Depuis plusieurs années, des actions ont également été mises en place en faveur de l’accès à la ressource alimentaire pour les rapaces nécrophages. En partenariat avec des agriculteurs en élevage extensif, des placettes d’équarrissage ont été réalisées. Les mortalités d’élevage, une fois déposées là, sont ainsi consommées et évacuées naturellement par les vautours : il s’agit donc en quelque sorte d’un service rendu, naturel et réciproque. « Cévennes » a ainsi pu profiter de cette opportunité en territoire audois pour faire une bonne halte et s’alimenter en os sur une placette, et pas n’importe laquelle. En effet, celle-ci est régulièrement visitée par les 3 autres espèces de vautours : fauve, percnoptère et moine. Le suivi de la fréquentation de cette placette à l’aide d’un piège-photographique (méthode passive) a permis d’obtenir ainsi des photos de l’oiseau qui semble en pleine forme. Etant donné qu’il est resté plusieurs jours sur le secteur, les observateurs locaux ont eu l’immense plaisir de le voir voler au-dessus de leur tête. Après le passage d’un autre jeune Gypaète issu des relâchers caussenards en direction des Pyrénées, le séjour ici de « Cévennes » est une très bonne nouvelle et ouvre de belles perspectives pour la suite du programme !

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