Eglazine est de retour aux Pays-Bas

Eglazine est née en captivité au Parco Natura Viva en Italie (en mars 2020), dans le cadre du réseau de reproduction en captivité du Gypaète barbu, coordonné par la Vulture Conservation Foundation (VCF), au nom de l’EEP de l’EAZA. Cette jeune femelle avait ensuite été lâchée dans les Grands Causses (en Aveyron), âgée d’environ trois mois.

Elle avait alors été équipée d’un émetteur GPS et marquée (décolorations alaires et bagues), à des fins de suivi.

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Eglazine avait pris son envol le 15 juillet 2020, sous le suivi attentif des équipes de la LPO Grands Causses et du Parc national des Cévennes.

La première excursion d’Eglazine dans le Nord

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Après avoir exploré les Grands Causses pendant neuf mois environs, le jeune Gypaète a entamé son aventure vagabonde le 19 avril 2021.

Elle a survolé le centre de Paris, a fini par atteindre la Manche et a continué à longer les côtes de la mer du Nord. Puis, elle est arrivée en Belgique, le 30 avril 2021. Elle a traversé le pays en une seule journée, pour finalement atterrir aux Pays-Bas.

Elle a poursuivi ses pérégrinations à travers le pays et a également le Nord-Est de l’Allemagne courant mai.

En juin 2021, Eglazine est retournée aux Pays-Bas et, plus précisément, dans le Parc national de Hoge Veluwe. Elle y a stationné près de cinq mois, jusqu’au 8 octobre 2021, date à laquelle elle a repris la direction du Sud, atteignant la Belgique le jour-même et parcourant une distance de 150 km en trois heures.

Elle est finalement arrivée en France le 10 octobre et a fait son retour dans les Grands Causses le 23 octobre 2021.

Eglazine a passé l’hiver sur son site d’origine jusqu’à ce qu’elle entreprenne un nouveau et surprenant voyage.

Pendant cette période passée dans les Grands Causses, elle a notamment été observée à de nombreuses reprises aux côtés d’un individu mâle plus âgé, Calandreto (lâché en 2017 dans les Grands Causses), ce qui laissait espérer un comportement moins erratique à l’avenir.

Un deuxième voyage aux Pays-Bas

Le 27 avril 2022, Eglazine a fait la surprise de son deuxième départ vers le Nord, en suivant à peu près le même itinéraire qu’à son retour, en automne 2021.

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Eglazine est donc passée par Clermond-Ferrand, le Morvan, Auxerre, Troyes puis, elle a franchi la frontière belge le 2 mai 2022, près de Charleroi. De là, elle s’est dirigée vers le Nord-Ouest, près de Bruges, avant de bifurquer vers l’Est pour passer la nuit près de Malines.

Le 3 mai, Eglazine a franchi la frontière néerlandaise, près de Hoge Mierde, et a stationné sur la lande d’Oirschotse.

Le lendemain, elle a volé en ligne droite en direction du Lemelerberg (où elle avait également passé plusieurs semaines en 2021), mais a finalement changé de direction pour aller vers le Hoge Veluwe.

Elle a alors passé la nuit dans un endroit familier, où elle avait déjà dormi de nombreuses fois l’année passée.

Afin d’illustrer la description de son retour aux Pays-Bas, voici une vidéo immersive réalisée par la Vulture Conservation Foundation (VCF) :

Près de deux mois après son arrivée, Eglazine est toujours au Hoge Veluwe et elle se porte bien.

Elle entreprend souvent de petits voyages dans la région et ne dort pas tous les jours au même endroit.

Comme l’année dernière, le président de la VCF, Hans Pohlmann, qui réside sur place, suit de près son évolution sur le terrain et grâce à son émetteur GPS pour s’assurer qu’elle est en sécurité et en bonne santé.

Le premier Gypaète barbu à revenir deux fois dans le Nord-Ouest de l’Europe

Il est normal que les jeunes gypaètes barbus parcourent de grandes distances et explorent des zones éloignées de leur aire de répartition.

Une étude menée dans les Pyrénées estime même que les jeunes individus ont un rayon de dispersion allant jusqu’à 10 000 km².

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Au fil des années, plusieurs gypaètes immatures, qu’ils soient réintroduits ou nés en nature, s’éloignent des massifs montagneux, généralement au printemps de leur deuxième année civile.

En général, après quelques jours ou semaines, ils retournent dans leurs habitats montagneux. Mais, il arrive parfois que ces oiseaux inexpérimentés doivent être secourus.

A ce jour, on ignore les raisons pour lesquelles ces jeunes individus entreprennent ces grands voyages et pourquoi d’autres jeunes oiseaux ne le font pas.

Il est possible qu’ils suivent des oiseaux migrateurs et qu’ils soient aidés par des vents forts, mais nous ignorons précisément pourquoi.

« Le cas d’Eglazine est assez particulier.

Elle a passé six mois loin de son site de lâcher lors de sa première excursion vers le Nord .

Une aussi longue période loin de son habitat pour l’un de nos oiseaux marqués par GPS n’avait jamais été observée.

Son récent retour aux Pays-Bas marque un autre comportement unique pour le Gypaète barbu, puisque c’est la première fois qu’un individu de cette espèce effectue deux fois une telle excursion vers le Nord. »

Les localisations exactes d’Eglazine restent confidentielles afin d’éviter toute perturbation de l’oiseau. En effet, Eglazine a eu besoin de récupérer après ce long voyage et elle a à présent besoin d’évoluer en toute tranquilité dans ce secteur.

Ainsi, il est fermement demandé aux observateurs de garder leurs distances dans le cas d’une rencontre avec Eglazine afin de garantir son bien-être.

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