Deux Gypaètes barbus réintroduits dans la Drôme

En ces derniers jours de mai, le paysage des Baronnies s’offre aux regards de deux jeunes vautours nouvellement établis

Le 28 mai 2020, deux jeunes Gypaètes barbus (Gypaetus barbatus) ont été réintroduits dans le sud de la Drôme par l’association Vautours en Baronnies dans le cadre du LIFE GYPCONNECT soutenu par la Commission Européenne et coordonné par la LPO.

Ces deux rapaces (un mâle et une femelle) proviennent des zoos de Schönbrunn (Vienne, Autriche) et de Liberec (République Tchèque) où ils sont nés. Ces zoos participent au réseau européen d’élevage en captivité du Gypaète barbu (EEP) coordonné par la Fondation pour la Conservation des Vautours (VCF) et qui visent à soutenir les programmes de sauvegarde du gypaète et de la reconquête des territoires où il a disparu.

Le gypaète est l’une des quatre espèces de vautours présentes en France. Des opérations de réintroduction dans le Massif Central et dans la Drôme sont organisées chaque année dans le cadre du LIFE GYPCONNECT. Avec l’arrivée de ces 2 jeunes, 12 Gypaètes barbus ont désormais été réintroduits dans la région des Baronnies, qui s’étend du sud-est de la Drôme à l’ouest des Hautes-Alpes. Nous attendons maintenant l’arrivée de 7 autres poussins qui seront également relâchés prochainement dans le Vercors et l’Aveyron.

Depuis 2016, le LIFE GYPCONNECT a ainsi permis de réintroduire 27 Gypaètes barbus en France.

Dans ce contexte si particulier de la crise sanitaire actuelle, les efforts engagés par l’équipe du LIFE GYPCONNECT et du réseau EEP démontrent notre capacité à continuer d’agir en faveur de la restauration de la biodiversité. Le retour des vautours participe au rétablissement d’un maillon essentiel des espaces naturels et pastoraux : la nécrophagie. En se nourrissant de cadavres d’animaux, ces charognards augmentent la capacité de résilience des écosystèmes en limitant les risques d’émergence et de dispersion de souches pathogènes et en participant à la restauration des sols (litière, biomasse du sol).

La pandémie de Covid-19 nous rappelle certes à quel point la fragilité de l’humanité tient dans sa manière d’être et d’exister au sein de la nature mais elle nous offre également la possibilité d’un nouvel élan en faveur de la vie.

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