L’adaptation d’Univers et le départ d’Ubac
Cela fait maintenant deux semaines qu’Univers, le jeune gypaète andalou, a rejoint le site de lâcher aveyronnais, où se trouvent déjà deux autres oiseaux (Ubac et Ushuaia). Bien qu’il ait pris l’habitude de quémander auprès de ses congénères, il se porte bien et s’est parfaitement adapté à son nouvel environnement, dans lequel il évolue désormais sans difficulté.
Avec le développement d’Ushuaïa et d’Ubac, la vire commençait à sembler étroite pour nos deux jeunes gypaètes, désormais proches de l’âge théorique du premier envol. De jour en jour, les « prises de bec » se faisaient de plus en plus fréquentes. Leurs tentatives de vol devenaient également plus nombreuses, laissant peu à peu présager le départ imminent d’Ubac, le plus âgé des trois.
Pour faciliter ce premier vol, l’ouverture de leur espace de vie devait permettre à Ubac de quitter plus facilement la vire et de mettre toutes les chances de son côté pour cette étape cruciale. C’était sans compter sur sa propre initiative : lundi 23 juin, à quelques jours de l’ouverture, au petit soir, il a pris son envol seul, à l’abri des regards indiscrets et de la chaleur écrasante de la journée.
Le lendemain matin, l’équipe constata son absence et lança les recherches. N’ayant pas pu assister à sa fugue, il était alors impossible de connaître l’état de l’oiseau ou sa localisation précise. Après quelques dizaines de minutes à scruter les falaises alentours, le jeune gypaète fut retrouvé indemne, à quelques centaines de mètres seulement du site de relâcher — un immense soulagement pour toute l’équipe !
Quelques heures plus tard, il nous offrit une démonstration de ses capacités nouvellement acquises, réalisant son tout premier vol officiellement enregistré : une performance de 2 minutes 28 et plusieurs centaines de mètres parcourus en vol. Des débuts très encourageants pour son intégration dans un environnement naturel !
Une nouvelle étape s’amorce pour la réintroduction des gypaètes barbus en Aveyron. Espérons désormais qu’Ushuaia, plus jeune de quelque jours et elle aussi proche de l’envol, suive au cours des prochains jours, les traces de son aîné !
Théo Gaucerand, surveillant Gypaète